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L’Autorité Parentale conjointe entre les parents séparés : Intérêt de la médiation familiale.

By 17 février 2020No Comments

En préambule :

LOI n° 2002-305 du 4 mars 2002 relative à l’autorité parentale :

Art. 371-1. du code civil– L’autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant.« Elle appartient aux père et mère jusqu’à la majorité ou l’émancipation de l’enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne.« Les parents associent l’enfant aux décisions qui le concernent, selon son âge et son degré de maturité. »

Art. 373-2. du code civilLa séparation des parents est sans incidence sur les règles de dévolution de l’exercice de l’autorité parentale.« Chacun des père et mère doit maintenir des relations personnelles avec l’enfant et respecter les liens de celui-ci avec l’autre parent.

Autorité Parentale en Médiation familiale :

Maman, j’aime à me dire que la famille « couple-parents-enfants » restera ad vitam aeternam heureuse et loin de tout conflit. Pourtant, nous sommes bien d’accord, cette idée est utopique ! Alors, de mon humble place de médiatrice familiale, quand je demande à une mère si l’autre parent est au courant de son souhait de médiation entre elle et son adolescent, et que celle-ci me répond par la négative car : « on est séparé depuis 10 ans » ; je m’interroge…

Quand le couple conjugal n’existe plus, qu’advient-il de l’Autorité Parentale conjointe ? Avant de tenter d’y répondre avec mon regard de médiatrice, je vais vérifier ce que dit la loi française : « La séparation conjugale s’inscrit en France dans un nouveau contexte défini par les lois du 4 mars 2002 et du 26 mai 2004 qui mettent en avant une nouvelle culture de la séparation caractérisée par l’apaisement, le dialogue, le respect et une autorité parentale exercée conjointement par les parents au nom de l’intérêt de l’enfant(Brunetti-Pons, 2004 ; Juston, 2010) »[1]

Tiens, justement, quand le couple se sépare, c’est peut-être bien qu’il n’est plus en accord, voir en conflit… Les émotions sont fortes, la crise peut être amenée à durer… L’adulte se sépare parce qu’il ne peut plus, pour X ou Y raisons, être dans une relation intime avec l’autre. Il en est parfois même un besoin vital de reconstruire une individualité en passant par des phases d’opposition à l’autre. C’est le deuil de la séparation qui chemine.

Mais les enfants dans tout cela ? Les préserver des histoires des adultes ? Leur expliquer en quoi « j’ai raison et que l’autre à tous les défauts » ? La loi tend à promouvoir le dialogue, le respect mais surtout l’exercice en commun de la parentalité. « Dans le contexte actuel de transformation des structures familiales, la coparentalité renvoie au principe fondateur de coresponsabilité parentale dans l’éducation de l’enfant, quels que soient les aléas de la vie conjugale et familiale »[2]Comment être coresponsable et prendre des décisions ensembles quand les besoins personnels des adultes sont en totale contradiction avec les besoins de l’enfant ?

C’est là que mon regard de médiatrice prend un intérêt certain. Ma position me pousse à comprendre toutes les facettes de ces contradictions. Mon travail consiste à accompagner les personnes à trouver un équilibre entre leurs besoins personnels, leurs devoirs de parents en tant qu’individus et la coresponsabilité qui les lie à vie.

Car, oui, la loi demande aux parents de rester parents ensemblesau delà de la séparation. Mais concrètement, qu’est-ce que cela signifie ? Choisir l’école de l’enfant ? Organiser l’anniversaire ? Définir les valeurs d’éducation ? Poser les limites ? Quelles règles respecter ? Venir manger à table en même temps que tout le monde ? Autoriser une sortie jusqu’à quelle heure ? Lire le bulletin de note ? Répartir le temps de garde ?  Quel équilibre peut-on trouver entre les décisions communes et individuelles ?

Dans tout ça : comment respecter la vie privée de l’autre parent ? Comment préserver sa propre vie privée ? Comment prendre soin de soi-même ? Comment prendre en compte la demande de l’enfant ? (Qui soit dit au passage, trouvera toujours LA faille dans laquelle s’engouffrer et ce, même si les parents sont séparés. D’ailleurs, ce sujet fera certainement l’objet d’un autre article !)

Et surtout, comment aborder tous ces sujets un tant soit peu primordiaux quand « on est en conflit avec l’autre » , entendu dans toutes ces nuances et ces diversités ? Car, bien évidemment, « j’ai raison et l’autre à tord » ! 😉

Médiatrice, je n’ai pas d’avis, je ne juge pas, je n’ai pas de solution toute faite. Avec vous, j’interroge les évidences et je cherche les possibilités. Je me préoccupe de chacun de vous. Je suis neutre et bienveillante. Je vous accompagne à écouter vos émotions et vos besoins personnels pour prendre de la hauteur sur votre situation, et enfin, trouver votre solution sur les modalités concrètes de l’exercice commun de l’Autorité Parentale.

 

[1]Véronique ROUYER, Marie HUET-GUEYE et Amandine BAUDE. Les enfants et leurs parents dans la séparation conjugale : l’importance de la relation coparentale.ERES | « Dialogue ». 2013/4 n° 202 | pages 89 à 98. p90.

[2]Ibid. p94.